G+P relève le défi de mesurer le bruit de manœuvres ferroviaires
La région est traversée par la ligne de trains Lausanne-Genève et l’autoroute N1, très fréquentées. Les activités et l’habitat sont denses. Il y a donc de nombreuses sources sonores. Mesurer le bruit des manœuvres ferroviaires est complexe, il faut l’isoler des autres bruits. Pour cela les mesures ont lieu de nuit, pendant que les autres bruits sont au plus bas.
Un grand parc d’instruments de mesures
7 stations de mesures sont nécessaires pendant un mois. 4 microphones sont posés à la gare, proche des voies, et mesurent le bruit émis en continu pendant 1 mois. Ces stations sont indépendantes sur batterie et leurs résultats sont suivis sur notre portail web. 3 autres sont placés pendant quelques nuits chez les habitants pour mesurer le bruit ressenti. 5 rotations permettent la mesure chez 15 personnes tout autour de la gare de triage.
Un important post-traitement de données
Nos ingénieures isolent ensuite à l’aide de logiciels spécialisés le bruit de triage des autres bruits. Travail qui nécessite une expérience spécifique. Chaque pic de bruit dû aux manœuvres de triage est identifié sur un ou plusieurs micros posés à la gare. Leur signature sonore permet de s’assurer qu’il s’agit bien de bruit de triage. Ces pics sont observés au même moment sur les micros placés chez les habitants et isolés du bruit ambiant. La somme de tous les pics observés pendant la nuit permet de calculer le niveau de bruit de triage.
Mesure du bruit de freinage à l’entrée de la gare
Cette image illustre les pics de bruit de freinage mesurés pendant une nuit de 22h à 6h du matin. A la hauteur des habitations les plus proches (en rouge), des pics de bruit environ 30 décibels (dBA) au-dessus du bruit de fond ont lieu durant la nuit, 6 nuits sur 7.
Mesure du bruit de crissement à la sortie de la gare
La boucle de rebroussement permet aux trains formés dans la gare de triage de repartir en direction de Lausanne. Le virage serré provoque des bruits stridents de crissement des roues des wagons contre les voies courbées. Ces pics de bruit sont semblables à ceux des freins, jusqu’à 40 décibels plus forts que le bruit de fond chez les personnes qui habitent près de cette boucle.
Effet des mesures de protection prises pour réduire le bruit
Plusieurs mesures pour limiter ces bruits de triage ont déjà été prises : parois anti-bruit autour du secteur de freinage, modernisation du système de freins, restrictions d’horaires de travail, graisseurs de voies pour limiter le crissement et fenêtres antibruit. Les mesures de Grolimund+Partenaires ont permis de déterminer que ces mesures ont diminué le bruit la nuit d’environ 3 à 5 décibels. Une diminution de 3 décibels s’entend nettement, elle revient à diviser la source de bruit par deux (2 fois moins de trains = réduction du bruit de 3 décibels).
Actions possibles envisagées par Grolimund+Partenaires
Malgré les mesures de protection déjà en place, plusieurs habitants sont encore gênés dans leur sommeil à cause du niveau sonore moyen élevé la nuit et surtout des pics de bruit nettement plus forts que le bruit de fond. Une mesure en continu du bruit permettrait de détecter des dysfonctionnements causant un bruit anormalement élevé et de corriger immédiatement. D’autres mesures sont envisageables, notamment la vitesse de circulation dans la boucle, la protection de la zone de freins, la réduction de l’activité pendant certaines périodes importantes pour le sommeil. Elles sont à mettre en balance avec les intérêts de l’activités de triage.